La restauration du château

En très mauvais état, délaissé, le château de Bouteville va peu à peu sortir de sa torpeur. Plusieurs acteurs vont se mobiliser pour le maintenir, le stabiliser, le consolider puis véritablement, le restaurer. Après presque 6 ans de travaux, il est de nouveau offert aux yeux du public et retrouve une place de premier plan.

fleche de defilement

Une nouvelle naissance

Dès les années 1980, le Maire de Bouteville et les habitants de la commune déploient toute leur énergie à la sauvegarde de ce qui reste de cet édifice emblématique, malmené par le temps.

La Communauté de communes de Châteauneuf-sur-Charente réalise de premiers investissements pour préserver ce château au cours des années 2000.

En 2017, Grand Cognac devient le maître d’ouvrage du Château. Un grand chantier s’ouvre alors pour le sauvegarder, puis le restaurer.

Faire face à l’urgence

Entre 2017 et début 2019, et avant de pouvoir imaginer une restauration du château, Grand Cognac lance un programme de travaux d’urgence visant à sauvegarder et consolider les parties existantes. Ces travaux d’urgence visent à stabiliser le processus d’altération provoqué par l’absence de toiture ou de fondations stables sur les ailes Ouest et Nord du château.

Restaurer étape après étape

En 2021 et 2022, la deuxième phase de travaux concerne la restauration de la charpente et de la couverture de l’aile Nord, la reprise de la grande terrasse, la mise en œuvre de menuiseries et la restitution des sols au niveau N-1 de l’aile Est.

La troisième phase, débute en janvier 2022 et se poursuit jusqu’au printemps 2024. Elle comprend la restauration de l’aile Ouest, y-compris la restitution du porche. Il s’engage également la restauration de la Grande salle de réception, au sein de l’aile Est, la plus ancienne, héritage de la fin du XVIème siècle et de la famille Béon du Massés : murs, sols et plafond à la française retrouvent leur splendeur.

Construire et rebâtir

Sur l’aile Sud, commence à s’ériger une galerie vitrée, totalement contemporaine. Elle se déploie dans la continuité du « Petit logis », quant à lui restitué dans son état d’origine. Le sous-sol du Petit logis est également entièrement restauré. Il retrouve son plafond voûté.

Au cours de ces deux dernières années de travaux les aménagements nécessaires à l’ouverture de l’édifice au public sont également réalisés (laboratoire traiteur, réseaux, assainissement, etc).

L’investissement total engagé par Grand Cognac pour ces travaux s’élève à 4,7 millions d’euros TTC. De nombreux partenaires publics et privés ont également contribué à financer cette restauration d’envergure.

Un patrimoine à sauvegarder

Sélectionné dans le cadre de la Mission Bern aux côtés de 250 autres monuments pour bénéficier des financements issus du loto et des jeux de grattage « Mission patrimoine », le château de Bouteville a été retenu en raison de son intérêt patrimonial, mais aussi de l’urgence de sa préservation. Il est le seul monument en Charente à avoir été sélectionné dans le cadre de cette mission.

Pour soutenir et permettre ces travaux, en 2018, l’agglomération, aux côtés de la Fondation du patrimoine, a lancé une campagne de financement participatif auprès du public.

Des savoir-faire d'excellence

Ce chantier de restauration a sollicité les compétences de nombreux corps de métiers. Les artisans et ouvriers qui sont intervenus sur cet édifice classé au titre des Monuments Historiques, sont hautement spécialisés et maîtrisent les techniques de construction traditionnelles.

Les travaux ont été réalisés sous la houlette de Denis Dodeman Architecte en chef des Monuments historiques, en collaboration avec les service de l’Etat (DRAC Nouvelle-Aquitaine).

Maçons, tailleurs de pierre, charpentiers, menuisiers, ferronniers… une palette de savoir-faire a été mobilisée autour du château.

En 2022, à l’occasion de l’opération, « Les coulisses du bâtiment », organisée par la Fédération Française du Bâtiment (FFB), le vaste chantier de restauration de Bouteville a accueilli une soixantaine de collégiens du territoire pour valoriser ces métiers, les compétences et savoir-faire à l’œuvre.

Autre particularité de ce chantier : un suivi archéologique a été réalisé tout au long des travaux par l’Institut National de la Recherche en Archéologie Préventive (INRAP) afin de mieux connaître l’histoire du château et son usage au fil des siècles.